Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 décembre 2007 2 25 /12 /décembre /2007 09:46
La réunion paritaire nationale qui vient de se tenir ce 10 décembre, permet enfin de savoir ce que l’UCANSS veut imposer aux employés, aux cadres, aux agents de direction, actifs, retraités ou futurs retraités de la Sécurité Sociale.
Depuis un an, l’UCANSS promet monts et merveilles. Maintenant, on sait enfin ce qu’est sa complémentaire santé obligatoire.
Aujourd’hui, à l’instar de la Sécurité Sociale, les mutuelles, nos mutuelles professionnelles ou nos sections professionnelles de mutuelles interprofessionnelles, pratiquent la solidarité entre les actifs, la solidarité entre les actifs et les retraités.
L’Obligatoire Santé UCANSS (OSU) fait voler en éclat cette indispensable solidarité des salariés entre eux.

Avec l’OSU, il n’y a plus de solidarité collective, c’est le chacun pour soi, ce sont désormais les critères des compagnies d’assurances privées.
L’UCANSS soupèse la « consommation » médicale des actifs. Elle sépare les salariés de la Sécurité Sociale en deux groupes :
- ceux qui coûtent cher et ceux qui coûtent moins cher.
- ceux qui coûtent cher, ce sont ceux qui ont un enfant ou un conjoint à charge.
- ceux qui coûtent moins cher, ce sont ceux qui n’ont pas d’enfant.

L’UCANSS nous explique, chiffres à l’appui, que les enfants, nos enfants, cela coûte cher en remboursements de soins.
Avec l’OSU (Obligatoire Santé UCANSS), le montant de la cotisation est calculé en fonction de la consommation médicale, conformément aux critères des assurances privées.
Deux cotisations :
- une pour les employés, cadres, agents de direction, sans enfant : 550 €.
- une pour les employés, cadres, agents de direction, avec enfant(s) : 1 100 €.

L’UCANSS veut casser toutes les solidarités.
En 1993, elle avait profité de la diminution des retraites de notre Régime Général (de 37,5 à 40 ans, des 10 au 25 meilleures années) pour supprimer notre régime de retraite complémentaire, la CPPOSS, qui assurait depuis 1945 avec le Régime Général, une retraite à 60 ans égale à 70 % de notre dernier salaire.

Aujourd’hui, l’UCANSS s’attaque à un autre pilier de la Sécurité Sociale : la solidarité.
L’OSU (Obligatoire Santé UCANSS) ne prendra en charge aucun des anciens salariés de la Sécurité
Sociale, car ils sont trop chers.
L’UCANSS affirme que les salariés actuels de la Sécurité Sociale vont y gagner.
Les salariés, nous dit-elle, vont bénéficier de la part employeur à la complémentaire santé.

L’UCANSS chiffre sa part employeur à 1,40 % de la masse salariale.
Dans le même temps, l’UCANSS explique qu’elle ne peut pas transformer la prime attribuée à la fin de ce mois (150 € avec cotisations sociales ou 276 € sans cotisations sociales), en augmentation pérenne de la valeur du point, 1 % au 1er août 2007, parce que les budgets des Conventions d’Objectifs et de Gestion signées avec l’Etat ne le permettent pas.

Aujourd’hui, nous avons :
1 %, d’augmentation de la valeur du point, effet 1er janvier de l’année
+ points de compétence pour au moins 20 % du personnel
+ prime non pérenne (276 € sans cotisations sociales).

Et demain, qu’aurons-nous ?
En 2008, la même chose.

Mais en 2009 ?

L’UCANSS prévoit la mise en place de sa complémentaire santé obligatoire au 1er janvier 2009.
Alors nous aurons en 2009 :
1,40 % au 1er janvier 2009 (part employeur de l’OSU)
+ points de compétence pour au moins 20 % du personnel
+ prime de performance
(le directeur de l’UCANSS a fait part de la décision du COMEX de négocier, dans le courant de l’année 2008, une prime de performance non pérenne attribuée individuellement).
Et nos 1 % d’augmentation de la valeur du point, que deviennent-ils ? Ils disparaissent.

Recevant, le 26 novembre 2007, toutes les organisations syndicales nationales de la Sécurité Sociale, le représentant du Ministre a martelé : toutes les mesures salariales, quelles qu’elles soient, part employeur complémentaire santé incluse, doivent tenir dans les budgets des COG qui ne seront pas augmentés en tout état de cause.
Alors l’UCANSS troque nos maigres augmentations générales de salaires contre ce qu’elle appelle abusivement sa part employeur à la complémentaire santé obligatoire.

Il faut savoir que :
1 % augmentation valeur du point = 1,40 % part employeur OSU (non soumis à cotisations sociales).
Non seulement nous allons payer de notre poche, la cotisation employeur avec la suppression des augmentations collectives de salaires (1 % valeur du point), mais notre part en tant que salarié va augmenter avec l’OSU.
La CGT en a donné un exemple ce 10 décembre.
A l’URSSAF de Paris, un jeune embauché au niveau 2 paie sa participation à la mutuelle à hauteur de 317 € (la cotisation mutuelle est de 1,73 % du salaire et la dotation du Comité d’Entreprise affectée à la mutuelle s’élève à 24 % des 2,75 % de la masse salariale).

Avec la complémentaire santé que l’UCANSS veut imposer à tous les employés, à tous les cadres de la Sécurité Sociale, ce même jeune embauché au niveau 2 paiera 463 €, au lieu de 317 € actuellement.

L’UCANSS s’apprête à franchir toutes les bornes.
En plus, elle veut taxer, chaque année, les 160 000 actifs, employés, cadres, agents de direction en retenant sur notre salaire, 75 € à chacun d’entre nous, qui rapporteront une manne de 12 millions d’euros.

Sur ces 12 millions d’euros, l’UCANSS redistribuera 280 000 € aux retraités de demain, salariés aujourd’hui.
Ils auront une diminution de leurs cotisations de 80 € par an, alors que leur cotisation pourra tripler et s’élever jusqu’à 1 650 € (s’ils ont un enfant ou un conjoint à charge).

En 5 ans, l’UCANSS veut diminuer nos salaires de 60 millions d’euros (bien plus que les 276 € attribués ce mois-ci), et ne reversera que 4,2 millions d’euros aux futurs retraités qui seront obligés de rester dans l’obligatoire santé de l’UCANSS.
Mais que deviennent les 56 millions d’euros excédentaires ?
L’UCANSS les place dans deux fonds de pension, un pour les actifs, un pour les futurs retraités.
Ces 56 millions d’euros ne sont donc pas perdus pour tout le monde.

L’UCANSS veut désigner 3 gestionnaires pour sa complémentaire santé obligatoire :
- une compagnie d’assurances privées : LA MONDIALE,
- un groupe de prévoyance dirigé par Monsieur Guillaume SARKOZY : MEDERIC,
- l’Union Nationale Prévoyance Mutualité Française (UNPMF, mutuelle émanant de la FNMF).

Que deviennent nos 120 mutuelles ?
Elles disparaissent.
Pourquoi ?
Aujourd’hui, nos mutuelles pratiquent la solidarité entre les actifs et la solidarité entre les actifs et les retraités.
Aujourd’hui, nos mutuelles, celles qui existent avec nos cotisations et les cotisations de nos prédécesseurs, ne pratiquent pas les critères des assurances privées.
Nos mutuelles ne correspondent pas à la complémentaire santé que veut mettre en place l’UCANSS.
LUCANSS se dit prête à en conserver 20 qui seront sous la coupe, soit de LA MONDIALE, soit de MEDERIC, soit de l’UNPMF.

En tout état de cause, ces rescapées devront se conformer au nouveau critère : la solidarité, c’est fini.
Tel est le schéma qui a été développé par l’UCANSS ce lundi 10 décembre 2007.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de fo-caf
  • : Blog créé suite au conflit de la Caf de Rouen. Il est ouvert à toutes les organisations syndicales, au non syndiqués et à tout public pour l'expression de chacun.
  • Contact

Recherche